Data vs sondages : qui gagne l’élection ?

<p>La victoire du <strong>Brexit</strong> en Grande-Bretagne, l’élection de <strong>Donald Trump</strong> aux Etats-Unis, les victoires de <strong>François Fillon</strong> puis de <strong>Benoît Hamon</strong> en France respectivement aux primaires de leur parti ont été autant de surprises que n’avaient pas anticipées les sondages. Mais qui, au contraire, avaient été prédites par des nouveaux acteurs de l’étude de l’opinion comme <strong>Filteris</strong>, <strong>Vigiglobe</strong>, <strong>PredictMyPresiden</strong>t ou encore l’agence suisse <strong>Enigma</strong> et même le fonds d’investissement <strong>Leonie Hill Capital</strong> qui, plutôt que de faire des sondages d’opinion « à la papa », se penchent sur l’analyse de la B<em>ig Data</em> et sur l’impact de chaque candidat sur les réseaux sociaux.</p>
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Samedi 21 avril, à 24h du premier tour, Filteris anticipait un duel François Fillon – Marine Le Pen pour le deuxième tour de la Présidentielle française, dans cet ordre, avec chacun 22% des suffrages. Suivi du duo Jean-Luc Mélenchon à 21% et Emmanuel Macron à 20%.<br />
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Dans le même temps, les Instituts de sondages Opinionway, OdoxaDentus Consulting, BVA divergeaient sensiblement avec une unanimité pour le duo de tête : Macron (23%-24%) – Le Pen (21% – 22%) suivis de Fillon (19%-20%) et Mélenchon (18%-19%). <strong>Victoire aux points et sans appel des sondages sur ce coup-là.</strong></p>
<h2>Alors à qui se fier ?</h2>
<p>Nous laissons chacun se faire son opinion – sans jeu de mots – mais tout est question de méthode ! Et ces nouveaux acteurs gardent précieusement secrètes leur approche, car c’est la source de leur création de valeur. Elles ont néanmoins levé un coin du voile.</p>
<p>À la différence des sondeurs, ces analystes de la data se penchent sur un champ d’étude très différent : des outils de veille géants fondés sur des algorithmes leur permettent l’identification et l’analyse des perceptions, points de vue, avis, opinions des internautes exprimées sur les réseaux sociaux.</p>
<p>En France par exemple, <strong>Vigiglobe</strong>, créée par un ancien dirigeant de l’institut de sondages TNS-Sofres, s’intéresse tout particulièrement aux prises de paroles et aux conversations sur Facebook et Twitter. De même, <strong>PredictMyPresident</strong>, créée par des étudiants de l’école d’ingénieurs Télécom ParisTech a-t-elle orienté son algorithmes sur Twitter mais aussi sur les sollicitations des internautes sur le principal moteur de recherche en France : Google. Ces données brutes, ces datas, sont ensuite croisées et retraitées au prisme de données empiriques remontant jusqu’en 1981 en matière d’économie, de sociologie, de démographie…</p>
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<h2>Les sondeurs encore crédibles mais…</h2>
<p>Le constat est sans appel : les prédictions de ces organismes restent à date insuffisamment précises. Ce qui n’est pas tout à fait étonnant compte tenu de la jeunesse de ces sociétés, mais également de leurs méthodes elles-mêmes.</p>
<p>Comment en effet extrapoler des résultats électoraux à partir de trends d’opinions de communautés digitales, alors qu’une bonne partie du corps électoral est peu ou pas présente, voire encore moins active sur les réseaux sociaux ? En outre, la multiplication des bots qui créent des faux comptes favorables à tel ou tel candidat augmente mécaniquement l’empreinte digitale de ces derniers. Et que dire, enfin, des <em>hacking</em> venus de pays qui voudraient influencer les opinions publiques ?</p>
<p>Comment ne pas prendre le risque de se tromper également quand au final les résultats entre quatre candidats s’avèrent aussi serrés ?</p>
<p>Dimanche soir, les sondeurs ont pris leur revanche et n’ont pas manqué de <em>troller</em> les résultats de leurs nouveaux concurrents. Mais dans les faits, l’avenir devrait permettre aux uns et aux autres de rapprocher leurs points de vue, leurs méthodes et leurs analyses. Les sondages pour des photographies instantanées et la data pour des tendances lourdes et durables. Pour preuve, des instituts de sondage réputés commandent déjà des études à ces nouveaux acteurs de l’opinion pour préciser leurs bons vieux sondages. Alors…</p>

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